Union Athlétique Vicoise rugby : site officiel du club de rugby de VIC FEZENSAC - clubeo

20 janvier 2017 à 12:49

LA FEDERATION DANS LES CLUBS

Le nouveau comité directeur s’est réuni pour la première fois depuis l’élection de Bernard Laporte (3 décembre). Il y avait à l’ordre du jour la désignation des hommes et des femmes chargés de mener à bien les projets de la Fédération. Parmi ceux-ci figure la réforme de la gouvernance de la FFR ainsi que la formation française en général. Deux gros chantiers expliqués par le président Bernard Laporte et Serge Simon, son vice-président.

LA REFORME DE LA GOUVERNANCE

L’ancien sélectionneur Bernard Laporte, candidat à l’élection, était en campagne depuis près de dix-huit mois, « je me félicite tous les jours d’avoir pris la décision de partir si tôt à la rencontre des clubs, » se réjouit celui qui a été élu le 3 décembre dernier. « C’est grâce à cette quête de la rencontre que j’ai pu affiner mon programme. Je suis trop longtemps dans le rugby pour savoir qu’il faut toujours écouter ceux qui vous parlent surtout quand c’est eux qui décident ! » L’ancien manager avec le sourire en coin fait bien entendu illusion au corps arbitral qui l’a accompagné tout au long de sa carrière. « Mais le plus étonnant, reprend Serge Simon, aujourd’hui vice-président en charge des équipes de France, de la communication et du marketing, c’est que les clubs et surtout les présidents ne savaient même pas que c’étaient eux qui devaient voter ! » Ce sont entre autres ces constats qui auront amené les hommes de Bernard Laporte à se pencher sur la réforme de la gouvernance fédérale.

LE VOTE DÉCENTRALISÉ

« Depuis le 3 décembre, il y a une certitude, reprend Serge Simon, la prochaine Assemblée générale élective se fera avec le vote décentralisé. La réforme de la gouvernance est une de nos priorités absolues. Mais pour cela, il faudra bien évidemment respecter l’institution ainsi que ses statuts et ses règlements généraux. Je veux aussi rappeler qu’il y a une différence entre un vote et une consultation. Par définition, le vote ne peut concerner qu’une AG élective, celle qui aura lieu dans quatre ans. En revanche, par la volonté du président Laporte, la mise en place d’un système permanent de consultation électronique sera offert aux clubs, ce qui permettra de proposer un référendum, des consultations informelles où on demandera l’avis aux clubs, d’une manière simple, sécurisée et donc décentralisée. » À la question, quel serait le délai pour mettre en place ce système ? Serge Simon réplique sans attendre, « ce n’est qu’une question de semaines, ça ira vite ! Oval E version 2.0 va bientôt arriver, chaque club possède déjà son espace sécurisé, donc il y aura une adaptation afin que les clubs puissent avoir la parole d’une manière électronique. »

LE MANDAT DES PRÉSIDENTS

Toujours dans le cadre de la réforme de la gouvernance, un autre point concernait le mandat du président. « C’est vrai, coupe Serge Simon, actuellement le mandat du président est illimité dans le temps. »
Là aussi, une des promesses était de revoir ce statut. L’ancien pilier confirme : « Absolument, une autre de nos priorités est le cumul des mandats. On souhaite que le président ne puisse pas faire plus de deux mandats. Ce qui au passage sera aussi valable pour les présidents de Ligue ou des comités départementaux. Il faudra donc, pour changer les statuts, convoquer une assemblée gé¬nérale avec un quorum et la majorité des deux-tiers. Si ce n’est pas le cas, il faudra alors convoquer à nouveau une assemblée générale extraordinaire sans quorum cette fois-ci, mais toujours avec la majorité des deux-tiers. »
Le calendrier ne devrait pas souffrir des règlements inté¬rieurs, puisque le changement des statuts sera à l’ordre du jour en 2017. « Probablement même à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée générale de Bourges », précise Serge Simon.

OBJECTIFS EN BREF

  • Dissolution du Comité Directeur et Création du Conseil National Supérieur du Rugby (CNSR).
  • Instauration du vote décentralisé électronique. 
  • Limitation à deux mandats consécutifs des fonctions de président de la FFR, Ligues régionales et des Conseils Départementaux. 
  • Création du Conseil de Surveillance Financière, chargé de contrôler et d’encadrer la gestion économique et financière de la FFR. 
  • Création d’une Haute Autorité Médicale. 
  • Décentralisation du pouvoir fédéral à travers 13 grandes Ligues Régionales. 
  • Création du Fonds National de Développement du Rugby (FNDR). 
  • Revalorisation de l’Arbitrage, « poumon » éthique de la Fédération.

LA FORMATION, AVENIR DU RUGBY

Autre chantier d’importance, il s’agit de la formation. Bernard Laporte s’empresse de rappeler que « la formation, c’est l’avenir du rugby français. » Comme a l’accoutumé, le président n’y va pas par quatre chemins, il resitue les choses : « On doit remettre la formation française au centre des débats ! En quelque sorte, il faut remettre l’église au milieu du village, car tout part de là ! Dans toutes les autres fédérations, la direction technique nationale (DTN) est au centre des débats, elle doit être la colonne vertébrale du projet fédéral de formation de la discipline. » Il se trouve que cela se fait plutôt d’une manière théorique qu’effective. Comme le rappelle lui même l’ancien sélectionneur du XV de France lorsqu’il était en poste, « je ne travaillais pas avec la DTN, c’est aberrant, mais c’était pourtant comme ça ! »

LE RÔLE DE LA DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE

À cela, il y avait des raisons humaines, des raisons politiques, des raisons d’usage, des raisons historiques ! Dans un souci de rendre la Fédération plus efficace, et lorsque le chantier de la formation est au centre des débats, « alors la DTN doit immédiatement être sollicitée, alerte Serge Simon, car c’est l’outil principal. C’est donc avec Didier Retière, le DTN actuel, que l’on va mettre en place ce projet. La volonté politique de Bernard d’engager 200 cadres techniques qui devront être les soldats de ce projet de formation fédérale, ils seront vraiment les porteurs du message, même plus encore, ils seront les porteurs de l’idéologie rugby qui doit être unique, partout de la même manière. »
Un peu à la façon des All Blacks où, dernièrement, Dan Carter déclarait que dans sa vie, « son entraîneur chez les jeunes était aussi bon que celui des All Blacks ». Bernard Laporte ajoute : « Pour moi, c’est une référence, on se doit de prendre les meilleurs exemples au monde pour rivaliser. C’est pour ça que je tiens absolument à ce que la Fédération aille dans les clubs pour former les formateurs, les éducateurs, etc. au même rugby ».

LA FORMATION DES ÉDUCATEURS

La culture à la Française effectivement impose des styles de jeu bien différents que l’on naisse à Toulouse, Toulon ou Brive, il faut bien l’avouer. Serge Simon : « c’est pourquoi on veut uniformiser la formation tout en élevant le niveau maximum de la formation des éducateurs. Des poussins aux juniors, on doit avoir droit au même enseignement de qualité ! Je prends mon exemple personnel, je jouais talonneur, mais on ne m’a jamais appris à jouer un deux contre un, mais plutôt à filer un marron. Bon, je rappelle que mon club formateur, c’est Nice, rien à voir avec la balle à l’aile ! »
Bernard Laporte reprend : « désormais, je veux que l’on apprenne à jouer au rugby avant d’entrer dans l’ultra spécificité de tels ou tels postes ! Faire des passes des deux côtés, jouer des deux pieds, des deux contre un, etc. » Ce sera donc à la DTN de mettre ce projet en musique, le directeur en est heureux ! « C’est un très beau chantier, lâche Didier Retière, on va démarrer très vite notamment en ce qui concerne le recrutement des 200 cadres. »

LA PRÉSENCE DE LA FÉDÉRATION

« À la fin du mandat, il y aura deux cents CRT (cadre régional technique) à disposition des clubs, précise Serge Simon. La fédération doit être dans les clubs ! Les clubs ne doivent pas être seuls, c’est à nous de redescendre et d’accompagner nos associations. À travers la formation, à travers le vote décentralisé, à travers internet, à travers la communication. La Fédération, ce n’est pas que le Comité ou Marcoussis. On sera présent dans le savoir-faire, dans les compétences administratives, dans l’accompagnement, l’aide, etc. On va aller dans les clubs ! » Le président de la Fédération ajoute pour confirmer, « l’équipe de France aussi ira dans les clubs, ce sera déjà le cas lors de la prochaine tournée en Afrique du Sud ou les Bleus feront un stop à Mayotte et à La Réunion. » En attendant la métropole à la rentrée.

OBJECTIFS EN BREF

  • Replacer la DTN au centre de la formation française.
  • Tripler le nombre de postes de CRT d’ici à 2020, dans une logique d’égalité territoriale, en métropole et dans les DOM-TOM. 
  • Création de « l’e-Université du Rugby français ». 
  • Création de 1000 « classes rugby » d’ici à 2020.

 

Article FFR

Commentaires